MALI : BAH N'DAW ET LE 1ER MINISTRE MOUCTAR OUANE DANS LES MAINS DE L'ARMÉE
Le président malien et le premier ministre par intérim ont passé la nuit entre les mains des militaires qui les ont fait arrêter lundi. Nous l’avons appris mardi d’une source proche de l’armée.
Le président Bah Ndaw et le Premier ministre Moctar Ouane ont été arrêtés lundi et emmenés au camp militaire de Kati, haut lieu de l’appareil de défense, après avoir formé un nouveau gouvernement quelques mois après la démission du gouvernement précédent. La composition du gouvernement annoncée lundi semble avoir déplu aux militaires responsables du coup d’État qui a renversé le président élu Ibrahim Boubacar Keïta il y a neuf mois le 18 août 2020.
Au bout de quelques semaines, les colonels avaient mis en place des autorités de transition, dont un président et un premier ministre, tout en gardant le contrôle des leviers du pouvoir. Sous la pression internationale, ils s’étaient engagés à rendre le pouvoir aux civils élus après 18 mois. Le gouvernement a annoncé lundi avoir conservé des postes militaires clés, mais a renvoyé deux personnes de l’ancienne junte.
Dans le gouvernement annoncé par la présidence intérimaire, les militaires détiennent toujours les ministères de la défense, de la sécurité, de l’administration territoriale et de la réconciliation nationale. Parmi les changements annoncés dans un communiqué lu à la radio et à la télévision publiques, deux membres de l’ancienne junte, le colonel Sadio Camara et Modibo Kone, quittent leurs portefeuilles respectifs de défense et de sécurité.
Ils ont été respectivement remplacés par le général Souleymane Doucoure et le général Mamadou Lamine Ballo.
Le nouveau gouvernement accueille également – pour l’éducation et les affaires foncières – deux ministres membres de l’Union pour la République et la Démocratie (URD), principale force politique du Mouvement du 5 juin (M5), le collectif à l’origine du conflit avait conduit à le renversement du président Keïta.
Jusqu’à présent, les colonels sont restés silencieux sur les événements de lundi. La communauté internationale a largement condamné le coup d’État.
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